Energétique chinoise

En Médecine Traditionnelle Chinoise, on retrouve ces principes. Ils s’expriment au travers de traditions écrites et orales depuis 5000 ans et de façon plus continue depuis 2500 ans environ.
L’apparition d’un de ses outils, l’acupuncture, semble remonter à l’âge de pierre (de 10000 à 4000 av J-C). Les PienShi, ou poinçons de pierre retrouvés et datés, étaient utilisés comme aiguilles d’acupuncture. Ils sont les témoins de cette thérapeutique.

Sur les bronzes sacrificiels et les carapaces de tortues oraculaires des premières dynasties Xia (2000 à 1200 av J-C) et Zhou (1121 à 256 av J-C), on trouve des caractères archaïques désignant médecin, maladies, symptômes… sans que l’on puisse appréhender un système médical organisé.

Autour de 300 avant J-C, il va y avoir un début de formalisation. La tradition écrite repose essentiellement sur un ouvrage, le (Huang Di) Nei Jing (classique de l’interne – de l’Empereur Jaune) écrit à cette époque.

Ce recueil est lui-même issu et influencé par un ouvrage mythique, le Yi Jing, « le livre des mutations » qui est vieux de 5000 ans et traite de plusieurs sujets comme l’agriculture, l’astronomie, la géographie et la médecine.
De nombreux autres ouvrages ont succédés, mais la base est déjà posée avec le Yi Jing puis

le Nei Jing dans lequel le fonctionnement de l’homme est décrit par analogies avec les phénomènes naturels. Son précepte premier est que l’homme fait partie de la nature et que la nature fait partie de l’homme.

Le Nei Jing est d’inspiration Taoïste, il se fonde sur deux théories majeures :

• Le yin-yang, couple qui parle d’équilibre entre « forces » plutôt passive (yin) et plutôt active (yang) qui sont complémentaires et se transforment mutuellement.
• Les Wu-Xing traduit par « les Cinq Mouvement » appelés aussi « Cinq Eléments » en occident. Ici, on pensera aux cycles des saisons, aux changements perpétuels, aux éléments qui constituent la nature…

La praticienne/ le praticien en Médecine Traditionnelle Chinoise vise à rétablir un équilibre énergétique entre le Yin et le Yang chez le patient. Equilibre que l’univers dans son ensemble traite et maintient. Ce n’est pas une mince affaire !

En effet, tous les organismes ont besoin des deux aspects Yin et Yang. Ceux-ci sont toujours en relation dynamique : lorsque l’un croît, l’autre décroît. Dans tous les cycles naturels, le Yin et le Yang se succèdent sans cesse, comme le jour succède à la nuit, l’action au repos, l’inspiration à l’expiration…

Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, une personne en bonne santé est dotée d’un Yin-Yang en harmonie, mais si il y a déséquilibre Yin-yang, la maladie s’installe.

On sait comme ce déséquilibre influence le système de façon globale. Chez l’homme ces répercussions seront physiques et psychiques. Un dérèglement du corps aura un effet néfaste sur l’esprit et vice-verça. L’esprit et le corps sont indissociables en Médecine Chinoise.

Lorsqu’on parle d’énergétique chinoise on fait référence au Qi (Tchi), que l’on traduit couramment par énergie. Le Qi est aussi un concept fondamental en Médecine traditionnelle chinoise.

La physiologie en médecine chinoise s’explique par une circulation énergétique à l’intérieur de trajets appelés méridiens.
Il faut noter que ce mot « Qi » relève des sens multiples : l’énergie, le souffle, les fluides, la respiration ne sont que des aspects du sens du mot.

Bien sûr, on devine la dimension énergétique de toutes choses dans l’univers, à fortiori des mécanismes physiologiques dans le corps humain. On peut voir ce Qi, cette énergie comme une impulsion, qui serait parfois – comme en physique des particules – matérielle ou ondulatoire ou les deux à la fois….

Dans le corps, cette impulsion pourra se définir par exemple comme un mouvement physique, une tension, un relâchement, un courant porté par un fluide, ou une émotion, une pensée, un désir qui sont plus immatériel.

Dans tout cela il y a de l’énergie, du Qi… Bien loin de concepts fumeux, étranges ou miraculeux, le Qi traite de la mise en action, de la transformation permanente, de l’évolution de toutes choses dans l’univers
Nous sommes animés par le Qi et c’est en assurant une bonne circulation de cette énergie dans le corps que la médecine traditionnelle chinoise rétabli la santé.

La maladie est issue de la stagnation, or la vie est mouvement.

Pour maintenir la santé, il « suffit » d’entretenir le mouvement – physique et psychique – en harmonie et à sa propre vitesse.

En fonction de ce que nous amenons dans notre corps (nourriture physique, air que l’on respire, informations…) et de l’environnement dans lequel nous évoluons, notre vitalité sera plus ou moins bonne. Et nous avons tous un bouclier, une résistance intrinsèque que l’on doit entretenir. Un bon bouclier/système immunitaire (Wei Qi en MTC) n’est pas un luxe pour contrer les indésirables qui veulent peupler la forteresse.

Au risque de me répéter mais pour bien appuyer, je vais utiliser une analogie.

Le corps avec ses organes, os, veines, nerfs, fluides, ses multiples couches ses courants et tumultes parfois stagnations est tel un écosystème : lacs, rivières, arbres, nuages, plaines, montagnes… avec le cycle de l’eau et les saisons. Cet écosystème doit maintenir son équilibre. Si l’un des éléments de l’écosystème est en excès ou en insuffisance, l’équilibre est rompu et la survie de l’écosystème est compromise.

Dans le corps c’est la même chose, la rupture de cet équilibre affaiblit les résistances, facilite l’installation des pathogènes et favorise le développement et l’installation d’une maladie. Un pathogène vient perturber la libre circulation du Qi et du sang. Dans une rivière, si la circulation est entravée, il y aura une obstruction.

Dans le corps, une obstruction à la circulation est une cause de douleur ou de mauvais fonctionnement d’un système. Les nombreux outils de la Médecine traditionnelle chinoise utilisés avec justesse permettent de rétablir la libre circulation, entre autres, en défaisant les blocages ou en prévenant leur formation.

La médecine traditionnelle chinoise possède plusieurs branches thérapeutiques. Les principales sont : l’acupuncture (Zhen jiu fa), la pharmacopée/phytothérapie , la diététique, les exercices physiques (Qi Gong) les massages (Tui Na), la psychologie traditionnelle chinoise (Xin Li : les raisons du cœur), les conseils de santé (Yang shen : nourrir la vie)… Le choix de l’une ou plusieurs de ces méthodes sera fait en fonction du problème de santé.

On pourrait écrire encore et encore, et si le sujet vous intéresse, il y a d’excellents ouvrages écrits par des spécialistes, français et européens qui présentent cette médecine de façon exhaustive.

Pour conclure, tentons un résumé succinct…

La Médecine traditionnelle Chinoise constitue un système cohérent de pensées et de pratiques naturelles. Elle se repose sur des idées d’équilibre, d’harmonie et de changement. C’est une médecine qui permet de mobiliser les énergies de toute personne en déséquilibre de façon à retrouver son harmonie : c’est à dire la pleine santé.